Les enfants obèses deviennent souvent des adultes obèses.
Une vaste étude menée par l’Institut Scientifique de Santé Publique (ISP) a révélé que plus d’un enfant sur sept et presque un jeune sur cinq dans notre pays souffrent de surpoids. Parmi eux, un sur vingt est même obèse.
Pour cette étude, l’Institut Scientifique de Santé Publique a mesuré parmi un échantillon représentatif de la population la taille et le poids de 1.000 enfants (3-9 ans) et de 1.000 jeunes (10-17 ans), qui ont également été longuement interrogés au sujet de leurs habitudes alimentaires. Le surpoids n’est en effet pas un problème qui ne touche que les adultes : les jeunes sont eux aussi de plus en plus nombreux à en être les victimes. L’étude de l’ISP révèle que 15 % des enfants et même 18 % des jeunes sont en surpoids. Jusqu’à 5 % des enfants et des jeunes sont même obèses.
Cela fait déjà longtemps que l’on sait qu’un régime alimentaire régulier, avec trois repas principaux et maximum deux ou trois petits en-cas, est essentiel pour maintenir un poids sain. Il semble que les enfants, plus que les jeunes, mangent de façon plus régulière. D’après le docteur Karin De Ridder de l’ISV, les enfants sautent moins souvent le petit déjeuner. 90 % d’entre eux prennent un petit déjeuner au moins cinq jours par semaine, tandis que chez les jeunes âgés de 14 à 17 ans, ce pourcentage chute à 67 %. De plus, les jeunes de cette catégorie mangent aussi plus souvent un snack tard en soirée (33 % par rapport à seulement 21 % chez les enfants).
Bien que la plupart des parents ne laissent pas à leurs enfants la liberté de choisir des biscuits ou des chips comme collation, il semblerait que cela soit tout de même le cas chez 35 % des enfants. Presque 85 % des enfants sont libres de manger des fruits comme collation. « Les parents ne devraient pas laisser à leurs enfants le choix de manger des biscuits et des friandises ; ils ne devraient cependant pas non plus les obliger à vider leur assiette lorsqu’ils n’ont plus faim. Les enfants feraient aussi mieux de ne pas manger devant la télévision », explique Karin De Ridder. « Car leur sentiment de satiété est ainsi perturbé, ce qui les incite à manger plus que ce qu’ils ont réellement besoin. »
Le surpoids augmente non seulement avec l’âge, mais il est aussi plus important qu’il y a une dizaine d’années. À partir de 35 ans, 55 % des Belges sont en surpoids, et 21 % sont obèses. « Nombreux sont ceux qui se soucient de leur poids », déclare le docteur De Ridder. « La moitié de la population veut maintenir un poids stable et un quart veut aussi maigrir en mangeant de façon plus régulière et plus saine. Mais les mauvaises habitudes alimentaires sont tenaces: plus d’une personne sur cinq saute toujours le petit déjeuner et presque une personne sur trois mange un snack tard en soirée. »
Dès l’année prochaine, le gouvernement fédéral introduira une taxe sur le sucre contenu dans les sodas. Plus de la moitié des Belges ne sont cependant pas pour ce genre de taxe supplémentaire sur la nourriture malsaine. La population semble être bien plus réceptive face aux subsides octroyés à l’alimentation saine, comme les fruits et légumes. Le fait de récompenser les bons comportements fonctionne en effet généralement mieux que le fait de punir les mauvais comportements.