L’opinion des exploitants de car-wash sur la crise du coronavirus: Vincent Thiers de Carwash De Singel
Le lundi 11 mai, les car-wash belges ont été autorisés à rouvrir leurs portes après que le Conseil national de sécurité ait décidé de leur fermeture obligatoire pendant plus de deux mois afin de prévenir la propagation de la COVID-19. La rédaction de Service Station Magazine a de ce fait interrogé plusieurs exploitants de car-wash afin d’en savoir plus sur les conséquences de cette fermeture obligatoire sur leur activité et sur le secteur en général.
« La fermeture obligée crée une situation frustrante, car selon moi, les activités de car-wash n’auraient pas dû être suspendues. Pour la plupart des exploitations, il était en effet parfaitement possible d’adopter les règles de la distanciation sociale et de respecter les autres consignes de sécurité imposées par le Conseil national de sécurité », souligne Vincent Thiers, le gérant de Carwash De Singel. « En étant très optimiste, j’espère que nous pourrons clôturer l’année dans nos diverses filiales avec une chute qui se limitera à 10 %. Après la reprise des activités, les pertes ne seront en effet pas compensées du jour au lendemain. Les clients dont les voitures n’ont pas été lavées depuis plus de deux mois ne viendront pas chez nous deux fois pour rattraper le lavage qu’ils ont sauté. De plus, sur le plan éthique, cela n’a pas de sens de proposer des tas de ristournes pour que nos clients reviennent nous voir. Nous aimons laver les véhicules et en lavons beaucoup, mais nous ne voulons naturellement pas que tout le monde s’entasse chez nous durant les deux premières semaines qui suivront la reprise des activités. Car il deviendrait alors difficile de garder un site propre et fiable. Cette crise du coronavirus nous obligera donc à prolonger la durée des financements en cours. Nous avons gagné rien pendant 2 mois, mais certains frais restent fixes. Cela signifie que nous allons devoir travailler plus longtemps pour pouvoir continuer à tout financer. »
Quant à savoir si cette crise sera à l’origine d’une vague de consolidation dans le secteur belge du car-wash, Vincent Thiers pense que rien n’est encore sûr.
« 2020 sera une mauvaise année pour tout le monde. On ne sait donc pas ce que l’avenir nous réserve. Si une entreprise est évaluée sur ses chiffres les plus récents, nous avons tous sérieusement perdu de notre valeur. D’une part, les acheteurs potentiels pourront acheter moins cher, mais d’autre part, cela représente un risque, parce que nous ne savons pas encore comment le comportement du client moyen évoluera. »
Vincent Thiers est également d’avis qu’il est difficile de connaître l’impact que la crise du coronavirus aura sur le comportement des clients.
« Après la réouverture, nous devrons nous baser sur les données et les chiffres. D’après mon expérience personnelle, j’ai pu constater que beaucoup de gens lavent désormais leur voiture chez eux. Ils ont davantage de temps libre et pensent qu’ils pourront ainsi peut-être économiser quelques euros. À nous de prouver que le tunnel de lavage est un meilleur choix, qui est également plus responsable. Pour que nos clients puissent vivre une expérience plus satisfaisante et obtenir une qualité de lavage encore plus élevée, nous avons profité de la fermeture obligatoire pour nettoyer les car-wash en profondeur, rénover les conduites et équiper les brosses de nouveau textile. »