L’opinion des exploitants de car-wash sur la crise du coronavirus: Suzanne Huisman de Blinkie Carwash à Maaseik
Le lundi 11 mai, les car-wash belges ont été autorisés à rouvrir leurs portes après que le Conseil national de sécurité ait décidé de leur fermeture obligatoire pendant plus de deux mois afin de prévenir la propagation de la COVID-19. La rédaction de Service Station Magazine a de ce fait interrogé plusieurs exploitants de car-wash afin d’en savoir plus sur les conséquences de cette fermeture obligatoire sur leur activité et sur le secteur en général. Suzanne Huisman de Blinkie Carwash de Maaseik, qui est par ailleurs aussi présidente de la BBRV (l’association professionnelle belge du nettoyage de véhicules), nous donne son point de vue sur la situation.
« La crise du coronavirus a également eu un impact considérable sur le secteur du car-wash. Une période particulièrement difficile s’annonce pour de nombreux exploitants qui voudraient sortir les plus intacts possibles de cette récession. Les entreprises ont été fermés pendant plusieurs semaines. De plus, les car-wash ne peuvent pas proposer leurs services à domicile. Il nous était donc impossible de générer des revenus, alors que les frais continuaient à s’amonceler. Il est difficile d’estimer si nous pourrons encore compenser ces pertes en 2020. Ces deux derniers mois auraient normalement été une période idéale, vu le pollen qui voyageait alors dans l’air. Le fait qu’il ait fait très beau et qu’il y ait eu peu de pluie durant la fermeture obligatoire a laissé un goût encore plus amer dans la bouche des exploitants. Les premiers mois de 2020 ont en effet été peu profitables en raison de l’absence de gel et de l’abondance de pluie. D’autre part, le fait que les gens partiront moins en vacances cette année pourrait être un présage favorable pour notre secteur. En restant davantage chez eux, ils disposeront probablement d’un budget plus important pour leurs dépenses locales. On espère donc que les car-wash pourront eux aussi en profiter. »
Suzanne Huisman pense toutefois que le contact face à face avec le client diminuera à l’avenir.
« Cette tendance se dessinait déjà depuis un certain temps, mais il est clair qu’elle va à présent s’accélérer. La question reste toutefois de savoir à quoi ressemblera le contact personnel avec le consommateur dans la nouvelle ‘société du mètre et demi’… Les transactions dans le car-wash se feront-elles désormais toutes à travers la vitre de la voiture ? Nous devrons devenir bien plus créatifs en matière de communication avec notre clientèle. Les canaux tels que les réseaux sociaux gagneront certainement encore plus d’importance.
Je suis également convaincue que les paiements électroniques vont connaître un véritable boom. Pour notre business, cette tendance aura toutefois peu d’impact, car nous avons déjà adopté le paiement automatique en 2017, et nos clients se sont entre-temps bien familiarisés avec ce mode de paiement.
Les car-wash devront en outre investir davantage dans l’automatisation, afin que nous devenions autosuffisants et puissions continuer à travailler – moyennant quelques petites adaptations – dans l’éventualité d’une nouvelle crise sanitaire. Nous allons notamment davantage automatiser la section de prélavage de notre car-wash, qui est déjà partiellement automatisée. Nous avons aujourd’hui aussi investi dans des bornes de désinfection dans notre zone de services. »