Le gouvernement wallon viole ses propres règles en matière d’assainissement le long des autoroutes
En matière d’installations sanitaires le long des autoroutes, le gouvernement wallon viole ses propres règles depuis une décennie. En effet, une cinquantaine d’aires non concédées n’offrent aucune installation.
Il existe 107 aires de repos sur les autoroutes wallonnes, réparties en quatre catégories en fonction des services qu’elles offrent, selon une question écrite de la députée wallonne Valérie De Bue (MR) au ministre de l’Infrastructure François Desquesnes (Les Engagés). Sur l’ensemble des aires de repos gérées par la Sofico (Société wallonne de financement complémentaire des infrastructures), 33 ont été attribuées à des entreprises offrant un maximum de services. Il s’agit de stations-service, de restaurants, de magasins et de sanitaires pour hommes et femmes.
Sur les 74 zones non concédées, 60 ne disposent pas d’installations sanitaires et 15 d’entre elles sont dépourvues d’infrastructures de base telles que des aires de pique-nique. Et cela, explique le député et ancien ministre, est contraire aux règles fixées par le gouvernement wallon lui-même il y a un peu plus d’une décennie.
Manque de propreté
Dans sa lettre, Mme De Bue fait référence au « décret de 2013 du gouvernement wallon, qui impose la présence de sanitaires pour hommes et femmes sur toutes les aires de service le long des autoroutes ». Or, avec l’introduction d’une redevance kilométrique pour les camions il y a quelques années, la Sofico, qui est financée à 75% par cette redevance (320 millions en 2023), n’a pas jugé opportun de construire de nouvelles installations sur ces sites sans concessions. La présidente du groupe MR s’étonne donc que les transporteurs routiers qui paient la redevance kilométrique n’aient pas droit à des infrastructures de meilleure qualité. Elle a également exprimé sa colère face au manque de propreté dans les endroits où des installations sanitaires existent.
Le ministre Desquesnes a réagi en affirmant que des efforts ont été faits dans ce domaine au cours des dernières années. Il a expliqué que « sur 74 zones non concédées, 13 sont équipées de toilettes permanentes. « Les coûts d’entretien annuels – ajout de papier hygiénique, remplissage du réservoir avec du désinfectant, etc. – et le nettoyage quotidien d’une toilette fixe dans une zone non concédée, avec un minimum d’une visite par jour, s’élèvent à +/- 35.000 euros hors TVA », a-t-il calculé. Sur ces 13 sites, deux sont même équipés de toilettes autonettoyantes, pour un budget d’entretien annuel de 26 000 euros HT. Il déplore toutefois les « incivilités » qui réduisent à néant les efforts de nettoyage.
« Vingt minutes de route
M. Desquesnes a également expliqué qu' »il y a trois types de toilettes installées : les toilettes permanentes, les toilettes mobiles permanentes et les toilettes mobiles temporaires ». La Libre Belgique a vérifié la liste des équipements par aire de repos donnée par le ministre dans sa réponse au député, et a conclu que 21 sites non concédés sont aujourd’hui équipés en permanence de toilettes. Si l’on y ajoute les 33 sites concédés, ce sont au total 54 sites qui disposent d’installations sanitaires permanentes. En outre, des toilettes portables temporaires ont été installées sur 12 sites supplémentaires entre le 15 avril et le 15 octobre, ce qui porte le nombre total de sites équipés à 66. Il reste donc 53 sites qui ne sont pas équipés de manière permanente et qui ne sont donc pas conformes à l’arrêté de 2013.
Pour l’avenir, le ministre a précisé que « Sofico n’envisage pas pour l’instant d’équiper toutes les stations-service de toilettes, car le coût est assez élevé et la distance moyenne actuelle entre deux sites équipés de toilettes n’est que de 36 km sur le réseau autoroutier, ce qui correspond à un temps de trajet d’environ 20 minutes ».
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