La politique ne doit pas miser sur une seule technologie
Une étude néerlandaise prévoit une réduction de moitié du nombre de stations-service d’ici cinq à dix ans. En Flandre, cependant, l’industrie reste confiante. Même si beaucoup dépend de la future politique gouvernementale. « Cela devrait donner à toutes les solutions une chance équitable », déclare-t-il.
Les stations-service aux Pays-Bas se portent bien, comme l’a montré une enquête d’ING Research au début de l’été, avec des ventes record en 2022. Mais les choses vont également mal pour le secteur, a annoncé l’étude dans le même souffle : avec l’électrification croissante, les chercheurs s’attendent à ce que le nombre de stations-service diminue de moitié au cours de la prochaine décennie. Ce phénomène se ferait surtout sentir dans la région frontalière.
En Belgique, la situation n’est pas si mauvaise, affirme Jean-Benoît Schrans, de la fédération multi-énergie Energia. « Le nombre de stations-service est resté relativement stable autour de 3 100 depuis plusieurs années, mais on voit apparaître ici et là des stations de recharge rapide à côté de la station-service classique. Elles ne sont probablement pas prises en compte dans les chiffres ».
Neutralité technologique
« Il y aura toujours une forme ou une autre de ravitaillement en carburant », semble dire l’industrie. Même Johan Mattart de BRAFCO, la fédération belge des négociants en carburant, ne souscrit pas au scénario catastrophe néerlandais. « Après tout, nous nous attendons à ce que le nouveau gouvernement reporte son intention d’arrêter de vendre des voitures à moteur à combustion de 2029 à 2035, comme l’impose l’Europe. Et même au-delà, ces voitures continueront à rouler pendant des années et devront donc pouvoir faire le plein. »
M. Schrans estime qu’à ce moment-là, « soixante à soixante-dix pour cent » des voitures fonctionneront encore au carburant classique. « En effet, le marché de l’occasion est très actif, ce qui prolonge la durée de vie des véhicules. Les consommateurs devront donc garder le choix, car les voitures hybrides continueront également à circuler.
Une alternative précieuse
Tous deux soulignent également l’essor des biocarburants et des carburants électroniques. « C’est précisément la raison pour laquelle il est important que le gouvernement mène une politique technologiquement neutre et ne mise pas tout sur l’électrification du parc automobile », ajoute M. Mattart. « Toute technologie permettant de réduire les émissions de CO2 doit avoir sa chance. Par exemple, nous voyons dans l’HVO (huile végétale hydrotraitée) une alternative valable au diesel, qui émet jusqu’à quatre-vingt-dix pour cent de CO2 en moins. L’avantage de ce carburant est qu’il peut être utilisé sans modification du moteur ni autres investissements. Il n’y a donc pas de coûts pour les citoyens, comme l’achat d’une voiture électrique. Et le fait que le HVO soit actuellement encore légèrement plus cher que le diesel ordinaire peut facilement être corrigé. Pour cela, il suffirait que le gouvernement applique un taux d’accise différent sur ce carburant, ce qui le rendrait plus attractif pour les consommateurs ».