Vooruit remet sur la table la suppression du diesel professionnel
Dans une interview accordée à De Standaard, Funda Oru, vice-président du Vooruit, remet sur la table la suppression du rabais sur le diesel professionnel. Le secteur des transports réagit avec dédain. « C’est le seul avantage que nous avons encore par rapport à nos concurrents étrangers », déclare-t-il.
« La remise sur le gazole que nous accordons aujourd’hui aux camions nous coûte des centaines de millions. De plus, une telle politique n’est pas conforme à l’écologisation que nous envisageons dans le secteur des transports. De telles économies doivent être mises sur la table », a déclaré Mme Oru à De Standaard mercredi à propos des discussions sur la formation. Elle anticipait ainsi l’exercice budgétaire sans doute difficile qui attend le futur gouvernement, l’Europe s’attendant à des coupes sombres de la part de notre pays.
Ce n’est pas la première fois que le parti socialiste préconise la suppression du tarif préférentiel pour les professionnels. Il y a quelques années, Conner Rousseau, président de Forward, préconisait lui aussi la fin du rabais. Et comme à l’époque, le secteur des transports professionnels n’est pas satisfait de ce projet.
Les alternatives ne sont pas à la hauteur
« La réduction des accises sur le diesel est à peu près le seul avantage dont disposent encore les entreprises de transport belges par rapport à leurs concurrents étrangers », déclare Philippe Degraef de Febetra, la fédération des transporteurs et des prestataires de services logistiques belges. « Nos entreprises de transport sont déjà confrontées aux coûts salariaux élevés en Belgique qui, grâce à l’indexation automatique, ne font que creuser l’écart avec leurs concurrents.
Le porte-parole rejette l’idée que le remboursement des accises sur le diesel freine l’écologisation du secteur des transports. « Les alternatives ne sont pas encore disponibles, que ce soit d’un point de vue opérationnel ou financier. L’hydrogène n’est toujours pas une alternative valable en tant que carburant, les camions électriques ne coûtent pas seulement beaucoup plus cher que leurs frères diesel, ils ont également une autonomie limitée et peuvent transporter moins de marchandises en raison de leur poids élevé. L’infrastructure de recharge pour les camions est également loin d’être suffisamment présente dans notre pays. Aussi, tant qu’il n’y a pas de réelles options plus écologiques, nous demandons que le système professionnel du diesel soit maintenu. En effet, s’il devait être supprimé, les entreprises de transport de la région frontalière feraient sans aucun doute le plein au Luxembourg. L’État belge aura alors perdu la totalité des recettes provenant des accises, ce qui n’est pas non plus à son avantage. »
Mesure de compensation
La réduction sur le diesel à usage professionnel, par exemple dans les camions, les autocars ou les taxis, est en vigueur depuis 2004. Cette mesure a été introduite pour compenser l’augmentation des accises sur le carburant dans le cadre du système « cliquet ». Ce système prévoit une augmentation des accises dès que les prix des carburants tombent en dessous d’un certain seuil. Les conducteurs professionnels peuvent récupérer une partie de ces accises sur le diesel. Ce système s’applique également aux transporteurs et aux conducteurs étrangers qui font le plein de diesel en Belgique.
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