2022 était une année difficile pour la vente des voitures en Belgique
Le marché des véhicules d’occasion a terminé l’année 2022 sur un score de 642 669 immatriculations, soit 9,4 % ou 66 936 unités de moins que l’année précédente, qui avait connu 709 605 réimmatriculations. Pire encore : les chiffres de 2022 révèlent un recul de 2,6 % par rapport à 2020, une année pourtant marquée par la pandémie de Covid-19. En réalité, le marché n’avait plus enregistré d’aussi mauvais résultat depuis 1997 et ses 624 835 occasions vendues. Malgré cinq mois de hausse, le marché des voitures neuves n’a pas non plus réussi à clôturer l’année sur un solde positif. Seuls 366 303 véhicules neufs ont été immatriculés au cours des 12 derniers mois, ce qui constitue une chute de 4,4 % ou 16 280 exemplaires par rapport à 2021.
Filip Rylant, porte-parole de TRAXIO : « Après une solide année 2021, force est de constater que le marché des voitures de tourisme d’occasion a connu des moments difficiles en 2022. Comme le laissaient présager les analyses mensuelles, l’année s’est en effet terminée dans le rouge, avec un recul de près de 10 %, et de pas moins de 66 936 véhicules. Ce résultat est dû à plusieurs facteurs, comme le manque de confiance des consommateurs dû à la hausse du coût de la vie, mais aussi la crise énergétique, ou encore la guerre en Ukraine. Le marché s’est également stabilisé. Les années précédentes, le marché des véhicules neufs a en effet été freiné par la pandémie et les pénuries de semi-conducteurs et de matières de premières. Les consommateurs se sont donc tournés vers le marché de l’occasion, et la loi de l’offre et de la demande s’est naturellement appliquée. Maintenant que les constructeurs reprennent les livraisons de véhicules neufs, le nombre de voitures d’occasion disponibles repart à la hausse, et le marché évolue vers un nouvel équilibre. On constate toutefois que, malgré un second semestre plus convaincant, le marché des véhicules neufs termine, lui aussi, l’année sur un solde négatif, avec seulement 366 303 véhicules vendus, soit 4,4 % de moins que l’année passée. Le rapport entre le marché de l’occasion et celui du neuf se chiffre à 1,75, tandis que le nombre total de véhicules – occasions et voitures neuves confondues – a baissé de 8,2 % par rapport à 2021, se portant à 1 008 972 en 2022, contre 1 092 728 l’année dernière. »
Henri de Hemptinne, président de GDA, le Groupement des concessionnaires et agents, revient sur les évolutions constatées au sein des showrooms : « Le marché s’est surtout caractérisé par un manque général de véhicules, et des délais de livraison particulièrement longs, surtout du côté des voitures neuves. On remarque également que les véhicules sont devenus plus chers, et ce, pour plusieurs raisons. Pour commencer, la demande a dépassé l’offre, ce qui a entraîné une pénurie qui a, à son tour, fait grimper les prix et limité les possibilités de remise. Cette pénurie est clairement due à la pandémie, au conflit en Ukraine, mais aussi à des soucis logistiques. L’augmentation des prix s’explique aussi par la hausse du coût des matières premières et de l’énergie. Étant donné qu’en Belgique, le marché du neuf est dominé par les véhicules de société, les modèles plus chers restent tout de même assez prisés. De plus, les entreprises privilégient de plus en plus l’usage à l’achat. Elles optent par exemple pour des formules de leasing, et se préoccupent peu de la hausse des prix d’achat (valeur d’achat plus élevée). e marché de l’occasion est devenu le territoire des particuliers. Il reprendra donc de l’élan une fois que les consommateurs auront repris confiance. L’offre s’est légèrement améliorée, et les prix semblent stagner. Il s’agit toutefois d’un marché capricieux qui peut rapidement basculer dans un sens comme dans l’autre. »